Aînés et cadets : Quel rôle attribuer aux aînés ?🧑🤝🧑
Il est évident qu’il est important de les responsabiliser face aux petits dangers et aux prises de décision. Cependant, faut-il également leur conférer des responsabilités spécifiques en fonction de leur position d’aîné ou de cadet ?
« Tu surveilles ton frère »
La question « tu surveilles ton frère ? » peut sembler banale, mais il est apparu à plusieurs occasions que la réponse n’est pas aussi évidente.
Par exemple, un père a dit à son aîné de 7 ans : « tu surveilles ton frère (qui ne sait pas nager et qui est sans brassard au bord de la piscine) et tu cries s’il tombe. »
Autre exemple, un enfant de 8 ans accompagne son petit frère de 3 ans dans la rue, lorsque ce dernier s’est soudainement précipité sur la route (peut-être avait-il vu un pigeon ?) ! Par chance, le motard qui arrivait a pu l’éviter.
Dans ces situations où la responsabilité d’un autre enfant est confiée à un aîné, face à des dangers, l’impact psychologique sur l’aîné en cas d’incident grave n’est peut-être pas pleinement évalué.
Le fait de confier à un enfant la responsabilité de s’occuper d’un autre enfant peut poser question. Par exemple, nous n’envisagerions pas de laisser un baby-sitter de 10 ans superviser nos enfants. Ne devrions-nous pas confier cette responsabilité à une personne apte et volontaire pour le rôle ?
Mais si aucun danger grave n’est présent, est-il approprié de confier à l’aîné la responsabilité des autres enfants ?
Une relation inégalitaire entre aîné et cadet
Que se passera-t-il si la petite sœur veut quitter son siège ?
Le grand frère cherchera à faire respecter la règle. Cela crée alors une relation hiérarchique entre vos enfants, dans laquelle ils ne sont plus sur un pied d’égalité, mais où l’un « commande » l’autre.
On peut le comprendre si un enfant a 1 an et l’autre 4 ans. Cependant, si nous prenons ce réflexe dès le début, ils risquent de maintenir cette hiérarchie même quand ils auront 7 et 10 ans : le plus jeune se sentira « petit » et l’aîné se sentira « responsable » de l’autre, ils ne seront pas sur un pied d' »égalité ». N’est-ce pas regrettable quand, à 7 et 10 ans, ils pourraient avoir une relation plus égalitaire, former un duo, une équipe ?
Si nos enfants ont deux ou trois ans d’écart, ne voudrions-nous pas plutôt qu’ils se sentent sur un pied d’égalité ? Qu’ils puissent jouer ensemble, sans que la parole du plus grand soit d’avantage « importante », sans que le petit soit d’avantage « protégé » ?
Si les enfants ont beaucoup d’écart peut-on les confier l’un à l’autre ?
Cela dépend également du caractère de chacun. Si l’aîné se montre bienveillant envers le plus jeune et sait faire respecter les règles avec « bienveillance », on court moins le risque que le petit souffre d’être « surveillé » par l’aîné.
Si les enfants ont beaucoup d’écart peut-on les confier l’un à l’autre ?
Quand l’écart d’âge entre nos enfants est important, l’inégalité devient souvent plus évidente. Alors, est-il judicieux de les confier l’un à l’autre ?
La réponse dépend principalement de la manière dont l’aîné gère la situation avec le plus jeune. Ce dernier pourrait ne pas apprécier d’être constamment surveillé et dirigé par son frère ou sa sœur, comme s’il avait un troisième parent sur le dos lui dictant ses actions… Cependant, la situation peut également être difficile pour l’aîné ! Si le fait de surveiller son petit frère ou sa petite sœur est perçu comme une contrainte, cela peut l’empêcher de profiter pleinement de ses propres activités. En agissant ainsi, on risque de ne pas favoriser l’appréciation de la présence du cadet par l’aîné.